mercredi 30 avril 2008

Un peu de culture: le Röstigraben-la barrière de Rösti

Aujourd'hui, juste un peu de découverte...

Qu'est-ce que le "Rostigraben", ou en français la "barrière de Rösti"?

Tout d'abord, il faut connaître la signification du mot "Rösti". En voici l'explication par image:

Un rösti est un plat à base de galettes de pommes de terre, qui peut être agrémenté, selon la région, de lardons (cf la photo, un rösti bernois), d'oignons et de lardons (rösti bâlois), de lardons et d'emmenthal (rösti de l'Emmenthal), d'émincés de veau (Rösti à la zurichoise) etc.. Chaque restaurateur fait ensuite preuve de créativité, et c'est à celui qui fera le meilleur rösti dans les bistrots locaux. Cette spécialité est originaire de la Suisse alémanique.

C'est elle qui a donné son nom au Röstigraben. L'expression "la barrière de Rösti" est devenue le symbole de la différence de mentalité entre la Suisse alémanique et la Suisse francophone. Actuellement, cette différence se retrouve surtout au niveau politique, dans les votations du peuple: les suisses francophones votent souvent le contraire des suisses alémaniques. Un exemple: l'intégration de la Suisse à l'Union Européenne. Il a été demandé en 1992 au peuple suisse de voter pour ou contre leur entrée dans l'UE. Les suisses francophones ont en grande masse voté pour, les suisses germanophones ont voté contre. Et comme ces derniers sont les plus nombreux, sur de telles décisions nationales, c'est leur poids qui fait pencher la balance! Ce qui n'est évidemment pas toujours du goût des habitants de l'autre côté du "Röstigraben"...
Historiquement, la Suisse s'est développée autour des cantons dits cantons "primitifs": le canton de Schwiz (d'où le nom Schweiz = Suisse), le canton d'Uri et le canton d'Unterwald, désireux de se faire une place au sein de l'Empire Romain Germanique. Au fil des années et des siècles, des cantons se sont ralliés à eux, tous germanophones. Ce n'est que plus tard que la partie francophone s'allie. On a donc tendance en Suisse, lorsqu'on s'enfonce au centre de ses terres germanophones, de parler de culture plus traditionnelle, ancrée dans ses coutumes, difficile d'accès. La multitude de dialectes suisse-allemands régionaux peut renforcer cette impression de retrait sur soi, particulièrement pour les suisses francophones qui apprennent le haut allemand à l'école et ne comprennent pourtant pas leurs concitoyens...

Le "Röstigraben" rassemble ces notions et d'autres encore. Il est devenu sujet de sketches, symbole de l'incompréhension linguistique et culturelle, il est aussi souvent tourné en dérision.

L'image que vous voyez ci-dessous représente physiquement la "barrière de Rösti": il s'agit du fleuve "la Sarine", qui coupe le canton de Fribourg, lequel est comme il se doit... bilingue!

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